Dans la pompe à finance militaire par William D. Hartung


TOMGRAM

Les informations présentes dans cette traduction sont intéressantes dans le contexte de tout ce qui échappe aux “écritures ” médiatiques de la guerre d’Ukraine et de la façon dont celle-ci est le résultat d’une politique belliciste et hégémonique inscrite depuis des décennies dans ce qu’on nomme “l’agenda” nord-américain. Le gouffre militaro-industriel fonctionne en roue libre sans plus de pouvoir externe pour le “mater”, comme fonctionne l’industrie pharmaceutique, les cabinets de “conseil” et tout l’appareil financier du néolibéralisme devenu fou car sans guidance politique.

On peut aisément percevoir le parti-pris de l’auteur en ce qui concerne la guerre d’Ukraine, et le biais qui caractérise la plupart de publications a priori démocrates pour autant que cette appellation puisse être un outil de conditionnement des postures d’analyse. Bien qu’ayant suivi très régulièrement les parutions de Tomdispatch pendant longtemps, son brutal revirement et son soudain silence au moment de l’élection de Trump, teintés comme toute la presse libérale d’un biais massif peu digne de la nécessité de recul de tout journalisme d’investigation nous ont amené à ne plus lire ni traduire les articles de ses collaborateurs, dont ici on retrouve le fond partisan et le discours idéaliste et modélisé de militance en conclusion de l’article, mais les données fournies y sont suffisamment instructives, la place des postes oscillant d’un complexe à l’autre des instances décisionnelles qui rendent toute évolution proprement impossible assez évoquée en ces temps où les fournitures d’armement semblent devenir hémorragiques pour qu’on ait laissé de côté nos multiples exaspérations face à un discours formaté qui n’amène hélas pas de perspectives autres que celles qu’il condamne. EG

William Hartung, Going Down the Military Drain

par  WILLIAM D. HARTUNG

A la fin du mois dernier,  le Président Biden a signé un projet de loi qui allouait  $858 milliards aux dépenses du Pentagone et au service des armes nucléaires du Département de l’énergie pour 2023. C’est beaucoup plus que ce que Washington a casqué à des fins militaires aux moments les plus critiques des guerres de Corée et du Vietnam ou même lors du pic de la Guerre froide. En fait l’augmentation de 80 milliards sur le budget du Pentagone est elle-même plus que le budget  de tout autre pays sauf la Chine.

Pendant ce temps, une présentation complète de toutes les dépenses justifiées au nom de la sécurité nationale, y compris la sécurité intérieure, les soins aux vétérans et autres excédera certainement  1.4 milliers de milliards de dollars et tenez-vous bien, tous ces chiffres ne comprennent même pas les plus de 50 milliards d’aides militaires  que Washington a déjà fournies à l’Ukraine ainsi qu’aux alliés de l’OTAN en première ligne en réponse à l’invasion de ce pays par les Russes.

L’hypothèse quand il s’agit des dépenses militaires et de leur activités conjointes, est que plus est toujours mieux.

Il va sans dire qu’un groupe va bénéficier énormément de la nouvelle déferlante des dépenses : l’industrie de l’armement. Si l’expérience récente est quelque peu éclairante, plus de la moitié de ces 858 milliards ira vraisemblablement aux firmes privées. Les premiers contracteurs à eux seuls : Lookheed Martins, Raytheon, Boeing, General Dynamics et Northrop Grumnan- se partageront entre  150 milliards et 200 milliards en contrats avec le Pentagone. Pendant ce temps, il paieront leur PDG, en moyenne, plus de 20 millions par an et engageront des milliards de dollars rachats d’actions afin de stimuler le prix de leurs actions. 

De tels « investissements » sont parfaitement conçus pour remplir les poches des exécutifs de l’industrie de l’armement et leurs actionnaires. Cependant, ils ne font rien ou si peu pour défendre leur pays ou ses alliés.

Des dépenses excessives ne s’alignent pas sur la stratégie du Pentagone.

Le tant attendu National Defense Strategy, du Pentagone publié l’année dernière est une démonstration sur la manière de ne pas faire de choix parmi des priorités en compétition.  Il appelle à se préparer pour gagner des guerres contre la Russie, la Chine, s’engage dans des actions militaires contre l’Iran et la Corée du nord et continue de mener une guerre globale contre le terrorisme qui implique le stationnement de 200,000 troupes à l’étranger, tout en prenant part à des  opérations anti-terroristes  dans au moins 85 pays selon les chiffres rassemblés par le Projet coût de la guerre de l’Université de Brown (Brown University Costs of War project.)

On peut féliciter le Président Biden pour avoir terminé les 20 années de fiasco en Afghanistan ; malgré une opposition d’une part significative de Washington et des établissements médiatiques. Sans grande surprise, des erreurs ont été commises lors du retrait militaire de ce pays, mais ils sont assez dérisoires au regard des coûts économiques et humains gigantesques de cette guerre si elle s’était poursuivie indéfiniment.

Cependant, il est important de noter que sa fin n’a aucunement marqué celle de l’ère de la guerre continuelle de ce pays. Biden lui-même a souligné ce point dans son discours annonçant le retrait des USA d’Afghanistan. « Aujourd’hui, a-t-il dit, la menace terroriste s’est métastasée au-delà de l’Afghanistan. Nous repositionnons donc nos ressources et adaptions notre posture contre-terroriste afin de faire face aux menaces là où elles sont les plus hautes : Asie du sud, Moyen Orient et Afrique. »

Suivant l’engagement de Biden, l’armée américaine reste présente en IrakSyrie, et Somalie.  Pendant ce temps, l’administration continue de se focaliser sur les aides et les entraînements militaires  au détriment  d’aides non-militaires pour des nations devant faire face non seulement aux attaques terroristes mais à la corruption, aux abus de droits humains et à la dévastation du changement climatique.

On peut considérer l’ironie qu’un budget ficelé par l’administration du Pentagone et étendu au Congrès ne soit pas au minimum alligné avec les stratégies de son propre département. Acheter pour  13 milliards des porte-avions vulnérables aux missiles à grande vitesse moderne, acheter des jets  F35 étonnamment onéreux vraisemblablement inutilisables  in dans un contexte de conflit entre grandes puissances, acheter des armes nucléaires en excès qui auront la fonction d’attiser plutôt que de calmer une course aux armements tout en ne faisant qu’augmenter les risques d’une guerre nucléaire catastrophique et maintenir dans les forces armées  plus de 450 000 actifs  qui seraient notoirement inutiles dans un conflit avec la Chine sont quelques-uns des exemples de l’inertie bureaucratique, de la politique de clocher et de la mainmise faiseuse de dividendes des monopoles tout ceci ne ressemblant que de très loin à des préoccupations stratégiques dans les processus de budgétisation.

Le Congrès seul porte la responsabilité du problème

Le Congrès n’a fait que contribuer aux problèmes déjà gigantesques liés à l’approche du Pentagone en ajoutant 45 milliards aux demandes déjà maximales de financement du Département. La plupart étant bien sûr des fonds publics pour des projets situés dans les districts d’élus importants. Ceci  comprend le financement de navire de guerre supplémentaires et de toujours plus de F35. Pour ajouter l’insulte à la blessure, le Congrès a aussi empêché  le Pentagone de se débarrasser de vaisseaux et d’avions plus anciens et d’ainsi libérer des fonds pour les investissements cruciaux dans des domaines comme la cyber sécurité et l’Intelligence artificielle. Au lieu d’une approche d’un ou bien / ou impliquant des choix complexes ( et pas si complexes) le Pentagone et le Congrès ont élaboré une approche du à la fois-et qui ne fera que continuer à alimenter les budgets militaires qui flambent tout en ne fournissant pas mieux dans le champ de la défense.   

Ironiquement, un contre-poids potentiel à l’urgence sans répit des dépenses du Pentagone votées par le Congrès peut être le Freedom caucus de la Chambre des Représentants trumpistes. Ses membres ont récemment demandé un gel des dépenses gouvernementales , y compris sur le budget militaire .  Pour le moment, il est trop tôt  pour dire si ce gel a la moindre chance d’être voté ou non,  et si il l’est, si il inclura les dépenses du Pentagone. En 2012, lors de la dernière tentative du Congrès d’imposer des seuils de dépenses pour réduire le déficit, j’imagine que vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’une faille géante  avait été créée pour le Pentagone.

 Le budget de la guerre, officiellement connu sous le nom de « Overseas Contingency Operations account »  n’a été soumis à des limites d’aucune sorte et a donc pu être utilisé pour toutes sortes de financements de projets favoris qui n’avaient rien à faire avec les guerres menées par le pays au même moment.

En réponse au chaos récent à la Maison des représentants, le fait que l’industrie de l’armements ait étendu sa collaboration avec les Républicains ne devrait pas vous surprendre, puisqu’ils vont certainement être à la tête du comité du service de l’armement et du comisous-comité de défense de la Maison. (House Armed Services Committee/  House Appropriations Committee’s defense subcommittee).  Et s’il vous plaît, le chef entrant de House Armed Services Committee Mike Rogers (R-AL) a reçu plus de 444,000 $ de la part de l’industrie de l’armement lors du cycle d’élection le plus récent, pendant que Ken Calvert (R-CA), le nouveau responsable du Defense Appropriations Committee, suivait de très près avec 390,000 $.  L’état où exerce Rogers inclut Huntsville, connue sous le nom de “Rocket City” à cause de sa grande densité de producteurs de missiles et il va sans doute tenter de tirer des fonds supplémentaires de firmes comme Boeing et Lockheed Martin qui y ont des complexes majeurs. En ce qui concerne Calvert, son district de Californie, Riverside n’est qu’à une heure de Los Angeles, qui a reçu plus de   10 milliards de contrats du Pentagone pendant l’année fiscale 2021, dernière année pendant laquelle des statistiques complètes ont été disponibles.

Cela ne signifie pas que les Démocrates aient été laissés sur le bas-côté. L’ancien responsable de l’House Armed Services Committee Adam Smith (D-WA) a reçu plus de 276,000$ de la part de l’industrie à la même période. Mais le mouvement de Smith vers Rogers sera sans aucun doute un pas supplémentaire sur l’agenda de l’industrie de l’armement. En 2022, Smith a  voté contre  l’ajout de fonds demandé par le Pentagone alors que Rogers a été un des principaux avocats de ce qu’on peut appeler le financement extrême de cette institution. Smith a aussi   posé des questions  sur le coût et l’ampleur de la «  modernisation » de l’arsenal nucléaire US et, plus important encore, a suggéré que se préparer à «  gagner » la guerre contre la Chine était une mission perdue d’avance et qu’il était nécessaire de  le remplacer par des stratégies de dissuasion. Comme il le dit :

« Je pense que construire notre politique de défense autour de l’idée que nous devons être capables de battre la Chine dans une guerre totale est une erreur. Ce n’est pas comme cela que ça va se passer. Si nous entrons dans une guerre totale avec la Chine, on va perdre de toute façon.  Nous devions donc plutôt nous centrer sur les étapes nécessaires pour prévenir cette guerre. Nous devrions abandonner l’idée que nous devons gagner la guerre contre la Chine. Ce que nous devons faire dans la perspective de notre sécurité nationale est d’être forts suffisamment pour dissuader le pire du comportement chinois. »

N’attendez rien de tel de la part de Rogers, un des belliqueux les plus fort en gueule et les plus obstiné du Congrès.

Au-delà de ses contributions aux campagnes,  le plus fort outil d’influence de l’industrie de l’armement est l’infâme porte tournante entre le gouvernement et le secteur de l’armement. Un rapport   de 2021 effectué par la cour des comptes (Government Accountability Office) a trouvé qu’entre 2014 et 2019, plus de 1700 officiels du Pentagone ot quitté le gouvernement pour travailler dans l’industrie de l’armement. Et il est à prendre en compte qu’il s’agit d’une estimation à la baisse puisqu’elle ne prenait en compte que les 14 fabriques d’armement les plus importantes.

Les anciens membres du Pentagone et les officiels de l’armée travaillant pour de telles compagnies ne sont placés que pour manipuler le système en faveur de leurs nouveaux employeurs. Ils peuvent faire jouer à la fois leurs connexions avec leurs anciens collègues au gouvernement et leur connaissance des procédés permettant de donner un coup de pouce (ou deux) dans la compétition pour le financement du Département de la défense.   Comme l’a noté le Project on Government Oversight dans « Brass parachutes »  un rapport mémorable  sur ce procédé : «  sans transparence et sans une protection plus efficace, les portes tournantes entre les officiels du Pentagone et les officiers et les  entrepreneurs de la défense coûtent des milliards de dollars aux contractuels. »

S’opposer contre des telles corrélations des forces politiques demanderait un pression publique telle que nous n’en avons jamais vue encore. Mais des groupes comme Poor People’s Campaign et  #People Over Pentagon ( une chaîne sur le contrôle des armes, la bonne gouvernance, l’environnement et les groupes de réforme de l’immigration) tentent d’éduquer le public sur ce que les dépenses militaires illimitées coûtent réellement pour chacun de nous. Ils regroupent également progressivement  des membres du Congrès qui pourront un jour avoir du poids sur les excès les pires de telles dépenses militaires. Hélas, chaque seconde compte quand le budget du Pentagone atteint la somme sans précédent de  mille milliards de dollars.

Une nouvelle approche ?

 Le Pentagon perd des sommes immenses à cause des wastes immense sums of money thanks to dépassement de coûts et des gonflements des prix  par les contracteurs et à cause des dépenses sur des  programmes d’armements inutiles  .  Toute économie importante effectuée sur ce budget gonflé, cependant devra certainement signfier une mise au point de stratégie qui se concentre sur les moyens de diminuer la taille de l’armement lui-même. A la fin de l’année dernière, le Bureau  du budget du Congrès ( Congressional Budget Office) a proposé  trois scénarios qui pourraient permettre des coupes de 10 à 15 % sans compromettre du tout les intérêts sécuritaires du pays. Les économies potentielles pour un tel changement minime : 1 millier de milliard sur 10 ans. Bien que cette analyse doive-t-être revue après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la plupart de ces recommandations sont encore valides.

Des économies beaucoup plus importantes pourraient être faites cependant, si l’approche militarisée, si incroyablement coûteuse, si  remarquablement contre-productive pour lutter contre le terrorisme global ( mise en place si profondément d’une façon désastreuse depuis le 11 septembre 2001) était reconsidérée. Ces guerres calamiteuses post 11 septembre menées par le pays largement justifiées en tant qu’opérations anti-terroristes nous ont déjà coûté plus de huit-mille milliards selon l’

 analyse détaillée  du Projet Coût de la guerre ( Costs of War Project).  La redéfinition de tels efforts anti-terroristes pouvant mettre la dilomatie, l’assistance économique ainsi que l’encouragement à la gouvernance saine et aux efforts anti-corruption afin de contrecarrer les conditions permettant aux groupes terroristes de se répandre dans les pays en guerre pourraient amener une réduction majeure de la couverture milataire globale américaine. Cela pourrait également amener une réduction de la taille de l’armée et de la marine.

De la même façon, une stratégie de dissuasion nucléaire  comme celle définie par l’organisation Global Zero pourrait prévenir les besoins du Pentagone de construire un plan sur trois décennies afin de créer une nouvelle génération de missiles équipés de têtes nucléaires, des bombardiers, des sous-marins au prix deux-mille milliards de dollars. Au minimum, des centaines de milliers de dollars seraient économisés dans ce basculement.

Nous avons ensuite la concentration de plus en plus forte de Washington sur une guerre possible avec la Chine à propos de Taïwan. Contrairement à la rhétorique du Pentagone, les principaux défis face à la Chine sont économiques et politiques, pas militaires. Le statut de Taïwan pourrait être résolu diplomatiquement plutôt qu’au moyen de menaces de guerre ou bien sûr de guerre.  Une concentration  US majeure dans le Pacifique serait à la fois dangereux  et dispendieux, détournant des ressources d’autres priorités et compromettant les capacités de la Chine et des USA à coopérer face à la menace existentielle du changement climatique.

Dans un  rapport pour le Project on Government Oversight, Dan Grazier a souligné simplement qui gagne et qui perd dans une telle belliqueuse approche des relations entre les USA et la Chine. Il résume la situation comme suit :

« Pendant que les leaders US et chinois tentent de se placer pour l’influence et les avantages militaires dans la région du Pacifique ouest, les chances d’une escalade accidentelle augmentent. Les deux pays risquent également de déstabiliser leur économie avec les dépenses risquées nécessaire pour cette nouvelle course aux armements, bien que les temps soient parfaits concernant l’industrie de l’armement pour une telle course. Les US augmentent leurs dépenses juste au moment où la guerre contre la terreur est sur le point de subir des coupes budgétaires drastiques.

En ce qui concerne la Russie, aussi inadmissible qu’ait pu être son invasion de l’Ukraine, elle a aussi exposé  ( BBC) la faiblesse extrême de son armée, suggérant qu’elle n’est en aucune façon susceptible de menacer l’OTAN dans un futur facile à prévoir. Si, cependant, une telle menace venait à croître, les pouvoirs européens devraient prendre l’initiative de la contrer, étant donné qu’ils dépensent déjà trois fois  ce que dépense la Russie et ont des économies qui, une fois encore, laissent la Russie dans la poussière.  (CNN). Et de telles statistiques ne reflètent pas même  les engagements récents par les puissances européennes les plus importantes d’augmenter leurs budgets militaires d’une façon importante.

Elaborer une stratégie de défense plus rationnelle, devra, finalement, demander des progrès sur deux fronts. Le premier est le mythe que c’est la recherche d’une dominance militaire globale qui sert le mieux les intérêts du peuple américain qui doit être relativisé.  Le deuxième est la détente nécessaire de l’emprise du Pentagone et de ses alliés de l’industrie de l’armement sur le budget.

Changer la vision du public sur ce qui rendra l’Amérique et la planète plus sûres est certainement un projet sur le long terme, mais vaut l’effort si construire un monde meilleur pour les générations futures est jamais envisageable. Sur le front économique, les métiers de l’armement ont décliné depuis des décennies à cause de la sous-traitance, de l’automatisation et de la production de moins en moins importantes des systèmes d’armement basiques. A ceci s’ajoute une dépendance qui augmente à l’égard d’ingénieurs largement payés plutôt qu’à la production des travailleurs syndiqués. Un tel déclin devrait créer une ouverture pour un autre type d’avenir économique dans lequel le dollar des impôts ne coulerait pas sans interruption dans la pompe à finance militaire mais dans des projets d’infrastructures respectueux de l’environnement  et la création et l‘installation d’alternatives efficaces de production d’énergie qui ralentiraient le réchauffement de cette planète et préviendraient une catastrophe climatique complète. Parmi d’autres apports, une nouvelle approche dans la production d’énergie pourrait créer  40% d’emplois supplémentaires  par dollar dépensé plutôt que d’investir toujours plus d’argent dans le complexe militaro-industriel.

Savoir si aucun de ces changements peut se produire dans l’Amérique actuelle est certainement une question ouverte. Cependant, envisager l’effort pour les mettre en œuvre est essentiel pour aménager une planète vivable pour les générations à venir. La dépense militaire massive ne fera qu’enfoncer l’humanité plus profondément dans un trou dont il sera toujours plus difficile de sortir dans le temps assez court qu’il nous reste.

Featured image: The Pentagon by David B. Gleason is licensed under CC BY SA 2.0 / Flickr

William D. Hartung, a TomDispatch regular, is a senior research fellow at the Quincy Institute for Responsible Statecraft and the author most recently of “Pathways to Pentagon Spending Reductions: Removing the Obstacles.”

Traduction Elisabeth Guerrier

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